Cher Pere Noel

Cher Père-Noël,

Sache, déjà, que je ne mets « cher » que par politesse, en vérité, je ne t’aime pas. Déjà, tu as un gros ventre flasque et au vu de tes joues roses, il me parait évident que tu forces pas mal sur la bouteille pour te tenir chaud pendant ta tournée. Tu peux t'estimer heureux, je ne vais pas m’attarder sur ton ridicule pyjama rouge rembourré. Même toi, tu dois te rendre compte qu’il est ridicule.
En un mot comme en cent, papa, (tu permets que je t’appelle papa ? Depuis le temps qu’on se connaît, tous les deux), tu es, au mieux, un déchet pour notre société, et au pire, une menace qui donne un exemple plus que faisandé à notre jeunesse déjà en perdition. Mais pour ça, je t’aurais pardonné.

Sauf que cette année, tu es allé trop loin. Je me souviens clairement avoir écrit que je voulais une Playstation trois, un manuel du petit chimiste illustré et des étrennes en billet de dix. Ne nie pas, j’ai rangé une photocopie dans un endroit sûr.

Alors voilà le deal, « papa ». Soit tu reviens avant ce soir, et tu me donnes ce que j’ai demandé, soit dès demain matin je m’achète un aller simple pour la Laponie et je viens t’apprendre les mille et unes choses douloureuses qu’on peut faire avec le foutu pull en laine qui gratte que j’ai trouvé au pied du sapin ce matin.

Je ne te salue pas.